Élisabeth Gouslan

LES NUITS BLANCHES

DE MARCELLO
Grasset / 224 p. / 19 €

Traduisant les états d’âme de Fellini, de Visconti, d’Antonioni, Risi ou Scola, Marcello Mastroianni proposa au fil du temps une flamboyante comédie humaine. Mais derrière le masque, qui était Marcello ? Un mari aimant, un séducteur compulsif, un père comblé… Cette biographie est une histoire italienne avec vue sur la France. En enquêtant à Rome, en fouillant à Paris, Elizabeth Gouslan cisèle, entre ombre et lumière, le portrait d’un être attachant qui fut aussi l’un des plus grands acteurs de notre époque.

Mario Pomilio

LE RÉCIT INTERROMPU

Trad. Christophe Carraud
Édition de la revue Conférences / 80 p. / 12 €

Un écrivain âgé retrouve dans un ancien carnet l’ébauche d’un récit qu’il n’a jamais achevé. Une pierre gravée, sur la façade d’un palais romain en avait fourni le point de départ : elle évoquait le séjour de Jérôme Napoléon, cousin de Napoléon III, venu finir ses années d’exil dans un hôtel du Trastevere. Le souvenir de cette pierre fait naître un va-et-vient mélancolique entre la vie quotidienne de l’écrivain et le fantôme littéraire qui n’a pas pris forme. Bien des thèmes peuplent cette méditation : la vieillesse et la maladie, la beauté des rues et des ciels, le charme de Rome et celui de Naples, le rapport entre les générations, l’amour familial, la difficulté de la création. Dès sa parution en 1991, la critique italienne a considéré ce roman comme un chef-d’œuvre.

Carlo Lucarelli

LE TEMPS DES HYÈNES

Trad. Serge Quadruppani
Métailié / 192 p. / 18 €

Une épidémie de suicides s’empare de la colonie italienne d’Érythrée : le sort des indigènes n’intéresse guère, mais quand on découvre le corps du marquis Sperandio, propriétaire des terres et pionnier enthousiaste, pendu au plus haut sycomore d’Afelba, les autorités s’émeuvent. Aussitôt le capitaine des carabiniers royaux Colaprico et Ogbà, son Sherlock Holmes abyssin, accourent. Cupidité des colons, hostilité des soldats, racisme crasse font de ce court polar un petit bijou du genre, drôle, efficace et diablement sensuel.

Jiro Taniguchi

VENISE

Trad. Corinne Quentin
Casterman / 120 p. / 20 €

Un manga à l’aquarelle par l’auteur de Quartier lointain. Un homme arpente Venise hors des sentiers touristiques, sur les traces de son histoire familiale. Il se surprend parfois à flâner, se perd le long des canaux, s’arrête pour observer. À mesure que les brumes du passé se dissipent, c’est une nouvelle cartographie de la Sérénissime qui se dessine : contemplative et intrigante, majestueuse et intime. Un ouvrage magnifique.

Sarah Rey

LES LARMES DE ROME
Le pouvoir de pleurer dans l’antiquité

Anamosa / 256 p. / 21 €

Les larmes coulent en abondance chez les Romains. Elles sont même un adjuvant incontournable du politique, l’arme privilégiée des orateurs et le moyen de se distinguer du vulgaire. Les empereurs, le peuple, les sénateurs, les soldats pleurent. Débats publics, procès ou ambassades, tout est prétexte aux déversements d’émotions. Le parcours que propose ce livre est celui d’un paradoxe : saisir l’étrangeté de ces larmes d’hier si semblables aux nôtres, c’est aussi comprendre qu’elles n’ont rien de celles d’aujourd’hui. Une plongée originale dans les comportements sociaux de ces conquérants sentimentaux.

Cecilia Strada

LA GUERRA TRA NOI

Rizzoli / 182 p. / 18 €

Da Kabul a Milano, storie di un mondo rovesciato per capire di cosa avere davvero paura. Prende le mosse dal G8 di Genova la lunga cavalcata in cui ci accompagna la penna pungente e ritmata di Cecilia Strada, figlia dei fondatori di Emergency, un’associazione umanitaria italiana. Questo libro racconta un ciclo lungo di guerre, stravolgimenti e migrazioni che hanno mutato la sorte dei popoli che si affacciano sul Mediterraneo e forse dell’intero globo.