Même ceux qui n’ont jamais manifesté le moindre intérêt pour l’art lyrique connaissent sa marche au son des trompettes. Ils l’ont certainement entendue, massacrée par de laborieux orphéons ou désarticulée à la mode disco. Aïda ne se résume pourtant pas à un tube. Chef d’œuvre de la maturité du plus célèbre des compositeurs italiens, son vingt-sixième opéra (viendront ensuite Otello puis Falstaff) pourrait résumer à lui seul ce que la musique et le chant portent en eux d’exaltation et d’émotion. On y va pour assister à une mise en scène grandiose ; on en revient troublé par ce que l’on a appris des passions humaines et des luttes de pouvoir. Nous sommes en Égypte, au temps des pharaons. La guerre est imminente contre des envahisseurs venus d’Éthiopie. À la tête des troupes est désigné un jeune capitaine ambitieux, Radamès. Amnéris, la fille du roi, espère l’épouser lorsqu’il reviendra vainqueur (Ritorna vincitor !). Elle a pour rivale sa propre esclave, Aïda, qui se révèle être la fille d’Amonasro, le chef des insurgés.
Aïda, un siècle et demi de triomphes
Il y a cent-vingt ans disparaissait l’un des plus grands compositeurs d’opéra italien, sans doute le plus célèbre dans le monde : Giuseppe Verdi. Pierre Cadars revient pour RADICI sur l’une de ses œuvres les plus connues : Aïda.