Ce génie de la Renaissance fut le premier « archi-star ». Voici comment il remporta le concours pour la construction de la « coupole impossible » du Dôme de Florence.
Pain, melon et vin Trebbiano, à 52 mètres de hauteur. C’est ainsi que les sculpteurs et les maçons de l’église Santa Maria del Fiore à Florence (le Dôme), célébrèrent, le 7 août 1420, ce moment historique : après un demi-siècle de projets et de doutes, ils allaient enfin commencer la construction de l’énorme coupole. Perchés sur le tambour octogonal sur lequel devait être installée la gigantesque calotte, ils pouvaient voir à leurs pieds, dispersés sur la place, une partie des matériaux dont ils allaient avoir besoin : une centaine d’épicéas de six mètres de long chacun, le premier des mille chariots de pierres prévus et des dizaines de poutres en grès.
Aucun d’eux ne savait comment ils allaient élever cette dernière partie du Dôme, la coupole la plus large et la plus haute jamais construite jusqu’alors. Aucun, sauf Filippo Brunelleschi, à la tête des travaux. Lui, au moins, avait une vague idée. Pour le reste, il était courant de dire que « c’est en forgeant qu’on devient forgeron ». Son projet constituait un véritable défi : à la physique, aux connaissances techniques de l’époque, à l’architecture médiévale qui, grâce à lui, ouvrit grand ses portes à la Renaissance ; aux préjugés également, aux critiques et aux rivalités entre commissionnaires et collègues. Et, même s’il lui fallut plus de quinze ans, l’architecte, sculpteur et orfèvre florentin en sortit victorieux.