S’il ne nous avait pas quitté en 2016, Ettore Scola aurait fêté, au mois de mai 2021, son quatre-vingt-dixième anniversaire. L’historien spécialiste du cinéma italien Jean A. Gili, son grand ami, revient pour RADICI sur le parcours exceptionnel de ce cinéaste hors du commun.
Nous nous sommes tant aimés, Affreux sales et méchants, Une journée particulière, La Terrasse, La Nuit de Varennes, Le Voyage du capitaine Fracasse : Ettore Scola appartient à la légende du cinéma italien. Son dernier film, Qu’il est étrange de s’appeler Federico, a fait ressentir dans l’évocation de ses relations avec Federico Fellini à quel point sa présence était centrale, à quel point il appartenait à cette génération qui avait fait du cinéma italien la référence du cinéma mondial. Né à Trevico en Campanie le 10 mai 193l – il aurait donc eu 90 ans en mai 2021 –, sa disparition le 19 janvier 2016 a laissé un grand vide. Fortement engagé politiquement, observateur lucide de son temps, il a traité de tous les grands sujets de l’histoire italienne, du fascisme à la société contemporaine, choisissant de faire du spectacle humoristique le miroir des angoisses du temps.
Agrégé d'histoire et spécialiste du cinéma italien, il écrit régulièrement pour la revue Positif. Avec la revue RADICI, Jean A. Gili a publié le trois hors-série consacrés au cinéma italien, "L'Italia au miroir de son cinéma".
Il a créé les Rencontres du cinéma italien d'Annecy, avec Jean-Pierre Jeancolas et Vincent Pinel. Il a présidé, de 2001 à 2005, la commission scientifique du Patrimoine cinématographique.