Pendant des siècles, elles ont dominé le sud de l’Italie à tour de rôle, et c’est bien pour cette raison que Naples et Palerme sont les « éternelles rivales » de l’Histoire, partagées entre centralisme et indépendance.
«Simm’ tutte purtualle », ce qui signifie « nous sommes tous des oranges de Palerme ». Parmi les gentilshommes napolitains du XIXe siècle, c’était une façon de se moquer de l’attitude des parvenus qui se donnaient des airs en se vantant d’avoir des connaissances haut-placées. La ville sicilienne répliquait, ainsi que l’île toute entière, avec des injures variées. On magnifiait l’importance du Mungibeddu – l’Etna, tout en ridiculisant les prétentions du « monticello », du monticule – le Vésuve –, « che stu gran munti vulissi assiggittatu », – « qui voulait soumettre ce grand mont ». Derrière la métaphore de la rivalité entre les volcans, il y a la synthèse d’un antagonisme politique qui a traversé les siècles, entre le sud continental et le sud insulaire, et spécifiquement entre Naples et Palerme.