Ces dernières semaines dramatiques, secouées par des attentats, le fanatisme religieux qui bouleverse l’islam, qui n’apporte pas la paix mais déclare au contraire la guerre , ont fait clairement émerger la fragilité de l’époque dans laquelle nous vivonset, en même temps, le besoin de mettre fin à toutes les hypocrisies génératrices de violence. Ce qui s’est produit à Paris a fait couler beaucoup d’encre. Nous n’ajouterons rien, si ce n’est notre condamnation la plus ferme de tout type de violence au nom d’un dieu qui appelle au contraire au respect et à l’amour de son prochain.
Dans ces quelques lignes, je voudrais mettre en évidence deux faits, deux situations typiquement italiennes qui méritent, je crois, notre attention. La première concerne la polémique à propos de traditions chrétiennes telles que la crèche ou le sapin de Noël, mises à dure épreuve par le proviseur (trop ?) citoyen d’une école publique de Lombardie, coupable de n’avoir pas accordé l’autorisation à deux mamans d’enseigner des chants de Noël aux enfants lors de la pause déjeuner au sein de l’école.
Juste ciel ! Comment ce proviseur se permet-il d’attaquer un patrimoine culturel de cette importance ? Et voilà que des gens qui, jusqu’à il y a quelque temps, célébraient les fastes de la cour de Berlusconi, loin d’être austère, et des leghistes qui promettaient de nettoyer à la pelleteuse les camps Roms, se proclament d’un coup les chefs partisans de la résistance des valeurs chrétiennes, avec à la clef sit-in et autres bouffonneries devant l’école du pauvre proviseur.
Or qui a dit que le proviseur aurait dû accepter la proposition de ces deux mamans catholiques ? Où est-ce écrit ? Ceux qui veulent enseigner (et apprendre) des chants religieux peuvent tranquillement le faire dans les paroisses ; l’école publique s’adresse à tous, elle est donc laïque. Si nous vivions dans une démocratie digne de ce nom, le ministre de l’Éducation nationale aurait prononcé un véritable éloge du proviseur. Au lieu de cela, nous avons dû écouter un Premier ministre clérical à ses heures lancer un anathème contre la tentative du proviseur de « noyer les identités dans un politiquement correct confus et niais » (ce sont ses mots).