Les grandes villes antiques ont toujours été perçues comme des creusets de richesse artistique, où la main de l’homme a créé des choses immenses, à l’image de Florence, Venise, Naples, ou Rome pour n’en citer que quelques-unes.
Mais il existe également des lieux inspirants, des régions en apparence plus insolites qui enchantent davantage pour les émotions et la paix qu’elles procurent. L’une d’elles est le Val d’Aosta que nous vous faisons découvrir dans l’itinéraire de ce numéro, grâce aux plumes de Roberto Copelloet d’Enrico Martino.
En pensant à cette région qu’il connaît bien, Paolo Cognetti affirme : « La casa è città, la montagna è felicità », « la maison est ville, la montagne est bonheur ». L’écrivain, qui a remporté le Premio Strega pour son roman Les huit montagnes, traduit en une trentaine de langues, a décidé, après avoir pérégriné dans de nombreuses villes, de Milan à New York, de s’y installer, à la lisière d’un bois de mélèzes et de sapins, afin de continuer à lire et écrire.
La montagne est-elle véritablement le bonheur ? Une chose est certaine : pendant presque deux siècles, la bourgeoisie européenne en fut convaincue. Des femmes et des hommes fortunés qui possédaient une maison en ville, mais qui pensaient n’être heureux que dans le Val d’Aoste. Il suffit de jeter un coup d’œil aux photographies d’Antoine Casarottoqui accompagnent l’article sur Chamois et illustrent si justement la beauté de cette vallée unique. La saison automnale y laisse peu à peu la place à l’hiver. La paix et la tranquillité règnent en maîtres.
Coté politique,Lorenzo Tosas’est entretenu, pour RADICI, avec Pier Luigi Bersani, peut-être l’homme politique le plus lucide qu’il y ait aujourd’hui en Italie. En proie à une crise profonde du système démocratique, la politique italienne cherche à comprendre comment concilier les concepts de démocratie et d’égalité. Pier Luigi Bersani nous parle des erreurs de la gauche, des jeunes et des tendances plébiscitaires en œuvre, mais aussi de son amour pour la France. Il n’est pas surprenant que de nombreux Italiens souhaitent le voir comme prochain président de la République.
Maria Leonarda Leoninous rappelle l’histoire de l’avortement en Italie. Pendant des siècles, on a empêché les femmes de faire ce choix, très personnel et toujours douloureux, les obligeant à ingérer des potions empoisonnées ou à subir des interventions clandestines. Des pratiques très risquées pour celles qui les subissaient, si bien qu’au XIXe siècle, les mouvements d’émancipation féminine les combattent durement, les considérant comme un instrument aux mains des mâles prévaricateurs, libres ainsi de donner libre cours à leur sexualité sans tenir compte des conséquences.
Gigi Di Fioreaborde dans son article une autre histoire, celle du brigandage en Italie du Sud. La guerre des brigands mais aussi la guerre contre les brigands. Un pan d’histoire italienne qu’il vaut toujours la peine de rappeler et qui marqua pour toujours le Mezzogiorno. Une guerre qui commença immédiatement après l’Unité de l’Italie et qui fait véritablement l’objet d’une interrogation : s’agissait-il d’une forme de criminalité ou bien de résistance en faveur des Bourbons ? C’est cette question que pose l’article que vous découvrirez.
Oreste Sacchelli a rencontré pour nous le réalisateur Marco Tullio Giordana à l’occasion de son dernier film La Vita accanto, situé à Vicence en Vénétie. L’auteur de Nos Meilleures Années met en scène une histoire de famille, un vieux projet de Marco Bellocchio, qui a écrit un premier scénario en compagnie de Gloria Malatesta à partir du roman du même nom de Maria Pia Veladiano. Le réalisateur Marco Tullio Giordana, également auteur pour notre maison d’édition de l’ouvrage Mes meilleures années (EDITALIE, 2022), a accepté de nous parler de certains thèmes du film et des choix effectués au fil de sa réalisation.
Siècle des Lumières, Age of Enlightenment, Zeitalter der Erleuchtung, L’epoca del Ilustración, L’età dell’Illuminismo. Chaque langue européenne possède sa propre expression pour désigner cette période du XVIIIe siècle au cours de laquelle la pensée philosophique, juridique et politique contribua à une série de réformes et de nouvelles approches de la société et de la culture. L’Italie participa à ce mouvement, en dépit de sa division politique et de son rôle mineur dans le développement économique du continent européen. C’est tout l’objet de la réflexion de l’historien Philippe Forodans ce huitième épisode de son Histoire de l’Italie avant l’Unité.
Quant à Alessandra Pierini, elle nous parle cette fois des salumi, la charcuterie italienne. Un patrimoine unique en termes de goût, de traditions gastronomiques et culturelles des territoires italiens, véritables trésors régionaux et nationaux.
Rocco Femia, éditeur et journaliste, a fait des études de droit en Italie puis s’est installé en France où il vit depuis 30 ans.
En 2002 a fondé le magazine RADICI qui continue de diriger.
Il a à son actif plusieurs publications et de nombreuses collaborations avec des journaux italiens et français.
Livres écrits : A cœur ouvert (1994 Nouvelle Cité éditions) Cette Italie qui m'en chante (collectif - 2005 EDITALIE ) Au cœur des racines et des hommes (collectif - 2007 EDITALIE). ITALIENS 150 ans d'émigration en France et ailleurs - 2011 EDITALIE). ITALIENS, quand les émigrés c'était nous (collectif 2013 - Mediabook livre+CD).
Il est aussi producteur de nombreux spectacles de musiques et de théâtre.