Au cœur de la Méditerranée, Lampedusa, symbole de l’une des plus grandes hontes contemporaines : ces milliers de migrants fuyant la guerre et la misère, venant s’échouer, souvent mourir, sur ses côtes. Lampedusa, des paysages d’une beauté à couper le souffle, mais une mauvaise réputation, donc. Maudite ? Mal comprise en tout cas. Pour Nicolò, fils de pêcheur, c’est une évidence. Il aurait pourtant de bonnes raisons de la détester, cette île qui a rendu son père fou – car « son métier, c’était d’attraper des poissons, pas de pêcher des hommes ». Chef du service Reportages de France Inter, Éric Valmir se livre à RADICI dans une interview qui est aussi sa déclaration d’amour personnelle à Lampedusa.
On sent dans ce livre qu’il y a un véritable amour pour l’île de Lampedusa, ses paysages et ses saisons, et une volonté de dire la vérité sur ses habitants. Quand et comment est née l’idée d’écrire ce roman ?
Dire la vérité est un bien grand mot, mais ce qui m’importait était d’adopter le point de vue de la population locale. Les reportages et les projets artistiques consacrés à Lampedusa s’appuient toujours sur le drame des migrants. Les habitants de l’île sont en toile de fond. J’ai simplement inversé le processus d’approche. Tout part des cinq mille personnes qui vivent à Lampedusa. J’ai donc imaginé un personnage qui grandit sur les rochers de l’île. Son enfance, son adolescence, sa vie de jeune adulte.