Berlusconi balance

Elle est sortie dans vingt pays dont la France. Il est donc normal que la presse hexagonale s’en fasse l’écho. De quoi s’agit-il ? De la biographie autorisée de Silvio Berlusconi (1). Et attention le « caïman » mord encore même s’il a perdu ses couronnes…

Parmi les citations les plus reprises : celles visant l’ancien Président de la République française, Nicolas Sarkozy, que nous livre le Nouvel Observateur : « Sarkozy était obsédé par l’argent. Il était jaloux parce que j’étais riche et lui non » déclare Il Cavaliere.

Petit complément d’information dans « Aujourd’hui en France », Berlusconi raconte qu’après son mariage avec Carla Bruni, héritière d’une riche famille, le chef de l’Etat français lui aurait lancé : « Tu vois Silvio ! Maintenant, je suis riche comme toi ! »

Vivement que Nicolas Sarkozy sorte sa bio autorisée. Il ne devrait pas avoir plus de scrupules à nous livrer les phrases-clés du mandat de son ancien collègue transalpin.

(1)« My Way », édition Michel Lafon.

La politique du sexisme

Laura Boldrini, présidente de la Chambre Haute italienne

Berlusconi n’est donc plus bon qu’à raconter ses souvenirs, mais le machisme en politique n’a pas disparu avec lui. C’est un autre livre largement relayé dans les quotidiens français qui nous l’apprend. Stai zitta e va in cucina (« Tais-toi et va cuisiner ») est un ouvrage au vitriol écrit par le journaliste Filippo Maria Battaglia.

Récemment encore deux sénateurs ont été exclu cinq jours, peine qui pourrait passer à quarante jours. Ils avaient mimé un geste de fellation et désigné leurs parties génitales à l’encontre de deux de leurs collègues féminines lors d’un débat à la Chambre Haute.

Une Chambre Haute où ça ne semble pas volé haut. Sa Présidente Laura Boldrini note une recrudescence d’agressivité sexiste « qui ne font pas honneur à l’Italie », elle qui reçoit nous apprend Le Parisien des photomontages de sa personne « où son visage figure sur le corps d’une femme en train de se faire violer ».

Blagues grasses sexistes et autres manifestations machistes, si elles sont moins visibles, ne semblent pas plus épargner nos deux chambres ici en France : on se souvient entre autre du scandale qu’avait provoqué un député UMP qui imitait la poule pendant qu’une élue Verte prenait la parole.

En bourse et en trombe

Plus de 11 milliards à Wall Street. Voilà de quoi faire rougir beaucoup d’autres grands groupes internationaux. C’est la capitalisation qu’a valu à Ferrari son entrée en bourse le 21 octobre dernier. Le Figaro  nous apprend que l’action a même bondi de 52 à 60 dollars quelques minutes après son introduction. Un démarrage à la Ferrari quoi… Déjà certains nostalgiques craignent que cette entrée en bourse n’enlève un peu de prestige à la marque à l’étalon cabré. D’autant que le fabricant automobile qui avait volontairement limité à 7000 exemplaires par an sa production pourrait la porter à 9000 d’ici 2019. La Scuderia est aujourd’hui aux mains de sa maison mère, Fiat Chrysler Automobiles, et c’est une entité juridique de droit néerlandais qui abrite ses activités. Mais à terme, c’est la famille Agnelli, qui restera premier actionnaire via Exor. Le fils du fondateur Enzo Ferrari, Piero, détient tout de même 10% des parts. Une légende ne meurt jamais.

Serpent de mer…

Curieuse légende que nous raconte Philippe Ridet dans Le Monde : celle du pont du détroit de Messine. L’ouvrage sensé relier la Sicile à la Calabre est, nous explique-t-il un indicateur de la santé économique de la péninsule. Autrement dit quand le projet revient à l’ordre du jour, ça veut dire que la conjoncture est bonne, quand on le range au placard, cela signifie que l’économie est morose. Ainsi le 29 septembre dernier les députés ont demandé au gouvernement de revoir sa position sur le dossier. Mais attention ce n’est pas le premier soubresaut que connaît le pont. Mussolini avait promis sa réalisation après sa victoire… Berlusconi l’avait exhumé à chaque fois que sa popularité était en baisse… Quelques 300 millions d’euros ont déjà été dépensés en étude préparatoire, presque 100 millions par kilomètre. Forts courants, vents violents et risques sismiques sont aussi à prendre en compte, bref la mer à boire pour les ingénieurs… Le pont du détroit de Messine risque de rester encore très longtemps un serpent de mer, et un indicateur économique.

La renaissance de Parme

On les avait quittés bons derniers de Série A l’an dernier, les voilà désormais en quatrième division, 225 millions d’euros brut de déficit plus tard… C’est non pas la descente aux enfers mais la renaissance du club de foot que nous conte Alban Traquet dans L’Equipe. Comment une légende du calcio cherche aujourd’hui à reprendre sa place. « Si nous voulons retrouver notre nom, nous devons acheter le logo à l’administrateur judiciaire. Nous avons le droit de dire que nous avons gagné des titres mais nous n’avons pas accès à nos coupes ». Ces trophées, il faudra les racheter lors d’une vente aux enchères organisée prochainement. Heureusement près de 10 000 abonnés sont resté fidèles aux Giallloblù (jaune et bleu) et les « trompettes d’Aïda de Verdi » accompagnent toujours la présentation des joueurs. Parmi eux, un est resté : le défenseur et capitaine Alessandro Lucarelli. Le maximum salarial que lui autorise la fédération est de 21000 euros net annuels. D’autres anciennes gloires sont venues aider leur club comme l’ancien entraîneur des titres européens, Nevio Scala, celui qui faisait jouer dans les cages un certain Gianluigi Buffon. Côté actionnaire on a oublié les sombres consortium étrangers qui ont coulé le club pour miser sur deux parmesans célèbres : Guido Barilla et Gian Paolo Dallara (le constructeur d’automobiles de compétition). Luigi Apolloni ancien défenseur du club à sa grande époque et désormais entraîneur a un objectif : « J’espère que nous serons le premier exemple de ce calcio sans trucage, sans vilénie et sans polémique. Car l’Italie est malade de son football. Et nous on veut prendre une revanche ».

Patrick Noviello
Plus de publications

Patrick Noviello est journaliste à France3 Occitanie. Il enseigne à l’Ecole de Journalisme de Toulouse dont il est issu. Il collabore à Radici depuis 2012. Sa dernière conférence théâtralisée « C’est moi c’est l’Italien » aborde, à travers l’histoire de sa famille, les questions liées aux migrations.