J’ai toujours eu peu de confiance dans les combines entre la politique et la religion. Ceux qui me connaissent savent bien que j’ai toujours marqué la distance face à ces petits-jeux. Je dois dire même que je les ai toujours combattus.
L’Italie, malheureusement, de ce point de vue, il nous a toujours servi une cuisine au goût désagréable et difficilement comestible. La même chose est en train de se passer avec le Family-Day et l’ipocrite lutte pour la sauvegarde du mariage entre un homme et une femme. Et il y a pas besoin de déranger les homosexuels, pour faire émerger l’hypocrisie de ces luttes que plutôt que mettre en lumière le témoignage réel d’une foi vécue, impose une vision rétrograde et irrespectueuse de la liberté de chacun.
Certes, je connais beaucoup de couples catholiques qui vivent avec engagement et cohérence leur choix dans un monde où les vrais problèmes de notre société résident ailleurs, mais je crains qu’ils ne soient pas légion, hélas. Cependant dans le pays des hypocrites la vérité est toujours mensonge et dénigrement. Car même les enfants, pour ne pas dire les pierres, savent que la vraie menace pour la famille est que les papas (toujours plus nombreux), énervés pour une raison quelconque, tapent ou tuent les mamans à coups de couteau. Ou dans le meilleur des cas il vivent l’histoire parallèle d’une maitresse qui, comme il dit l’adage, leur sert pour l’équilibre, tandis que la femme, devant le monde, est montrée pour toute la vie.
Et puis je n’ai pas connaissance que l’église ou une certaine politique aient le copyright sur le mot mariage!
Mais ce n’est pas le pire de l’histoire auquel nous assistons ces jour-ci.
Le pire est la prétention qu’en Italie les droits civils pour ceux qui veulent vivre différemment, soient réglés par l’Église qui dite la loi. Et alors gare à ceux qui l’attaque sur un terrain réputé être le sien plutôt que de n’importe quel citoyen italien et donc de l’Etat! Pourtant tous savent que Ruini et Bagnasco ne sont pas deux évêques, mais deux hommes politiques italiens, en bonne harmonie avec les hommes politique qui se déguisent en croyants parce que leur foi politique ne tolère pas que les droits civils puissent se répandre aussi en Italie.
Ces politiciens-croyants, savent bien que tout seuls n’arriveraient jamais à prévaloir sur le bon sens et sur le devoir de beaucoup d’Italiens de porter l’Italie au même niveau des autres Pays civils. Et alors ces hommes politiques, à droite comme à gauche, demandent à l’Église (à vrai dire à cette partie de l’Église avec laquelle il a y eu toujours un échange considérable de services et de faveurs) de faire le sale boulot. D’intervenir au nom de Dieu, car de toute évidence le faire au nom d’Alfano, Meloni ou Casa Pound frôlerait le ridicule. Ou au nom des ces familles bienpensantes qui veulent que les enfants des autres restent dans les orphelinats, plutôt que dans une famille que jamais nous devons appeler famille gay.
Et alors, je prends position et je dis avec extrême franchise et dureté, qu’à partir du moment où une loi est empêchée ou réécrite parce qu’il n’est pas conforme à la foi, nous sommes devant une Sharia renversée : c’est-à-dire la prétention de l’Église de transformer en dogme la croyance d’une partie politique

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Rocco Femia, éditeur et journaliste, a fait des études de droit en Italie puis s’est installé en France où il vit depuis 30 ans.
En 2002 a fondé le magazine RADICI qui continue de diriger.
Il a à son actif plusieurs publications et de nombreuses collaborations avec des journaux italiens et français.
Livres écrits : A cœur ouvert (1994 Nouvelle Cité éditions) Cette Italie qui m'en chante (collectif - 2005 EDITALIE ) Au cœur des racines et des hommes (collectif - 2007 EDITALIE). ITALIENS 150 ans d'émigration en France et ailleurs - 2011 EDITALIE). ITALIENS, quand les émigrés c'était nous (collectif 2013 - Mediabook livre+CD).
Il est aussi producteur de nombreux spectacles de musiques et de théâtre.