Antiques diocèses qui redessinent les provinces, dialectes parlés dans des villages proches les uns des autres mais qui sonnent comme des langues étrangères, habitudes alimentaires apparemment inconciliables. Tel est l’héritage de siècles de divisions au sein même de l’Italie.
Les frontières géographiques de l’Italie sont connues, mais il en existe bien d’autres. Ainsi, si l’on trace sur une carte de la Péninsule la géographie administrative, par exemple, de l’Église – c’est-à-dire les limites des paroisses, des diocèses et des régions ecclésiastiques, on obtient un réseau fort compliqué, souvent beaucoup plus articulé que celui mis en place par l’État italien à travers son réseau de communes, de provinces et de régions.
L’exemple de l’Église n’est pas une exception : toute l’Italie est traversée par des frontières de nature différente, que les cartes géographiques, généralement, ne signalent pas, que les panneaux routiers n’indiquent pas et que la géographie politico-administrative montre rarement. Pourtant ces frontières sont tout à fait réelles et perceptibles. Il s’agit de frontières linguistiques et culturelles, gastronomiques, oenologiques, ou encore liées au paysage, qui ont un dénominateur commun : toutes trouvent leurs lointaines origines dans des situations et des faits historiques bien précis. Tentons de les identifier.