Après trois des créations majeures de Giuseppe Verdi, RADICI poursuit l’exploration des chefs-d’œuvre de l’opéra italien en plongeant cette fois au cœur des débuts tourmentés du XXe siècle pour s’intéresser à Giacomo Puccini et à sa Turandot, toujours sous la plume de Pierre Cadars.
«Qui finisce l’opera perché a questo punto il maestro è morto » (ici s’achève l’opéra. Le maestro en était là lorsqu’il est mort). Nous sommes à la Scala de Milan, le 25 avril 1926. Arturo Toscanini qui dirige l’orchestre vient en quelques mots de mettre un terme à la création posthume de Turandot. Puccini est décédé un an et demi auparavant, le 29 novembre 1924, à Bruxelles, où on le soignait pour un cancer de la gorge. Cet opéra qui, par certains côtés, renouait avec les fastes du grand spectacle lyrique des siècles précédents, est donc resté inachevé et c’est un autre compositeur italien, Franco Alfano, qui, à partir de divers brouillons et esquisses, a tenté d’en reconstituer la scène finale. Elle ne sera donnée, telle quelle, que lors des représentations suivantes, dirigées désormais par un autre grand chef italien, Ettore Panizza. Et pourtant, malgré les difficultés de tout ordre qui ont accompagné sa création, Turandot a vite conquis les plus grands théâtres dans le monde.