On ne peut pas écrire sur la Calabre sans citer Riace et cette magnifique expérience humaine qui a su apporter des réponses à des problèmes qui touchent le monde entier. Voici le récit de Martina Lucano, la fille de Mimmo, le maire visionnaire de ce village, arrêté par une magistrature, une bureaucratie et une politique aveugles aux besoins de l’être humain. Dans ces lignes, il y a non seulement l’attachement filial, mais aussi la conscience que Riace et son leader redeviendront un phare d’humanité et un exemple d’accueil.
Il y a eu un moment, avant que tout ne dégénère, où, l’espace d’un instant, j’ai eu de l’espoir. Je me souviendrai toujours de cet instant, et de la violence avec laquelle, tout de suite après, cet unique espoir s’est effondré.
C’était en décembre 2017, quelques jours avant Noël. Au mois d’octobre, mon père avait reçu un avis d’ouverture d’information judiciaire : une enquête sur toutes les personnes liées à l’accueil des étrangers à Riace était en cours, et il était le principal accusé.
Nous étions bouleversés, mais nous n’avons même pas eu le temps de nous en rendre compte.