Au travers du portrait de trois femmes aux parcours aussi différents que courageux, qui ont fait l’actualité des ces derniers mois en Italie, Lorenzo Tosa brosse, plus largement, le portrait d’une société italienne encore, à l’été 2020, en proie à ses démons.

Imagine, l’espace d’un instant, que tu es Silvia. Tu as 39 ans, et tu as passé les vingt dernières années de ta vie plongée dans les livres. Tu as brillamment réussi un concours que beaucoup préparent sans succès pendant 10 ans et, pour finir, tu te retrouves à travailler au Parquet de Trani, dans les Pouilles, avec, entre les mains, certains des dossiers les plus difficiles de ces dernières années concernant des cas de mafia et de criminalité organisée. Seulement voilà, ton chef est un homme, un homme de pouvoir. Quelqu’un qui, chaque matin, t’effleure et t’appelle « bambina mia ». « Rappelle-toi que tu es à moi », te dit-il, et ce n’est pas seulement du harcèlement, c’est plus que cela : c’est sa manière de t’amener, toi, magistrate compétente et incorruptible, à trahir ce pourquoi tu as prêté serment, en te demandant de poursuivre sans aucun prérequis une personne à la cour pénale. En un mot, corruption, sur un fond d’abus de pouvoir sexiste et d’intimidation.

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Lorenzo Tosa, 35 anni, giornalista professionista, grafomane seriale, collabora con diverse testate nazionali scrivendo di politica, cultura, comunicazione, Europa. Crede nel progresso in piena epoca della paura. Ai diritti nell’epoca dei rovesci. “Generazione Antigone” è il suo blog.