J’ai toujours pensé que donner du sens à ce que nous faisons était déterminant pour prendre la bonne direction. Deux mots qui se ressemblent, sens et direction, et qui, jamais comme aujourd’hui, n’ont fait autant défaut à notre société. C’est finalement ce que soulignent les articles de ce numéro.
Tout d’abord, un long dossier sur les fêtes de Noël dans ses traditions les plus vivantes et les plus authentiques. Un étrange Noël, certes, à l’ombre un peu imprévisible d’un virus qui ressemble à tout sauf au Père Noël, et surtout, n’apporte pas de cadeaux. Or, peut-être précisément pour cette raison, les fêtes de Noël pourraient se révéler plus riches de sens, telles un retour à l’essentiel, à la découverte – ou redécouverte – de traditions et coutumes qui les caractérisent. Nous vous emmenons ainsi sur un itinéraire original qui part de Bolzano, à la découverte de son marché de Noël, jusque dans le Sud, à Naples, pour y découvrir l’art séculaire des crèches, non sans jeter un coup d’œil aux divertissements et jeux, comme les cartes, qui reprennent à cette période de l’année toute leur valeur.
Dans ce numéro, il est aussi question de beauté. Mais ne vous attendez pas à des clichés ou des stéréotypes. Tout part d’une couverture du magazine Vanity Fair, et d’une présentatrice italienne très connue et appréciée : Vanessa Incontrada, qui décide d’y poser nue. Quelque chose serait-il (enfin) en train de changer dans la perception du corps des femmes et de leur beauté ?
Lorenzo Tosa et Vincent Engel se répondent à ce sujet et lancent, chacun à sa manière, deux clefs de lecture d’une Italie qui s’interroge sur un nouveau paradigme de la beauté féminine. Je sais, vous me direz que ce sont deux hommes qui en parlent, et que c’est toujours de « beauté féminine » qu’il s’agit, mais pas uniquement, vous verrez.
Sans doute Simone de Beauvoir avait-elle raison quand elle affirmait que « le corps est politique ». à nous tous de nous saisir de cette cause !
Nous parlerons également, dans ce numéro, du patrimoine immatériel de l’Italie. Saviez-vous seulement que l’UNESCO protège, en plus des sites archéologiques et autre patrimoine historique, les traditions et coutumes ? L’Italie est ainsi représentée par douze pratiques ancrées dans sa culture depuis des temps immémoriaux.
Il sera également question de cinéma et d’excellences italiennes, avec le portrait de Salvatore Ferragamo, le chausseur des stars, récemment mis à l’honneur dans un documentaire présenté lors de la Mostra de Venise. On y apprend les vicissitudes d’un homme qui, d’enfant analphabète aux pieds nus est arrivé à chausser les plus grandes stars d’Hollywood.
Enfin, dans toute fête qui se respecte, il faut parler de contes et de marionnettes. L’historien du cinéma Jean A. Gili retrace pour nous l’histoire cinématographique du pantin de bois chéri des Italiens, Pinocchio, depuis sa première apparition chez Giulio Antamoro jusqu’à sa dernière dans le film de Matteo Garrone, arrivé directement sur Amazon Prime en raison du confinement du printemps dernier. Un Pinocchio sur lequel le réalisateur livre son sentiment et qui, de génération en génération, se transforme presque en figure tutélaire du cinéma italien et un peu en symbole de ce travers tellement humain : dire des mensonges.
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Rocco Femia, éditeur et journaliste, a fait des études de droit en Italie puis s’est installé en France où il vit depuis 30 ans.
En 2002 a fondé le magazine RADICI qui continue de diriger.
Il a à son actif plusieurs publications et de nombreuses collaborations avec des journaux italiens et français.
Livres écrits : A cœur ouvert (1994 Nouvelle Cité éditions) Cette Italie qui m'en chante (collectif - 2005 EDITALIE ) Au cœur des racines et des hommes (collectif - 2007 EDITALIE). ITALIENS 150 ans d'émigration en France et ailleurs - 2011 EDITALIE). ITALIENS, quand les émigrés c'était nous (collectif 2013 - Mediabook livre+CD).
Il est aussi producteur de nombreux spectacles de musiques et de théâtre.