Le 25 juillet 1943, après une interminable séance nocturne qui dura plus de dix heures, le Grand Conseil fasciste releva Mussolini de sa charge. Revue des faits et des protagonistes.
Au regard du scénario des deux décennies de dictature, un dernier acte de « seulement » dix heures ne représente guère plus qu’un claquement de doigts. L’Italie vêtue de l’uniforme fasciste tomba pourtant ainsi en morceaux, au terme de cette dernière réunion-fleuve des dignitaires en saharienne noire qui, au cours de la nuit étouffante du samedi 24 au dimanche 25 juillet 1943, décidèrent de cesser toute forme de soutien à Mussolini. Homme clef de l’opération, Dino Grandi, un compatriote romagnol du Duce : président de la Chambre dei fasci e delle corporazioni (le Parlement fasciste) et déjà ministre des Affaires étrangères, de la Justice, et ambassadeur à Londres. Un homme intelligent, surnommé le « fidèle désobéissant » en raison du conflit intérieur qui le rongeait, pris entre loyauté envers le Duce et perception croissante des limites du régime.