« Je suis italienne à cent pour cent et somalienne à cent pour cent » : avec ces mots, l’écrivaine Igiaba Scego (La mia casa è dove sono et Roma negata comptent parmi ses derniers ouvrages) nous raconte son identité : celle d’une femme qui vit à Rome depuis toujours, mais aussi celle d’une enfant de la Somalie, pays qu’ont fui ses parents, en 1969, après le coup d’État de Siad Barre.
Cette identité somalienne, indissociable de la première, devient dans l’écriture d’Igiaba Scego une identité personnelle et collective, de ceux qui, comme elle, portent dans leur sang ce pays martyrisé par la guerre, mais se sentent italiens. Et peut-être les Italiens ne s’en sont-ils pas encore complètement rendu compte, ou bien ne veulent-ils pas le voir, mais ils font eux aussi partie de cette histoire.
Dans ces deux livres, vous parcourez les rues de Rome et dessinez la carte d’une histoire coloniale oubliée. Le thème de la « nouvelle cartographie » que votre mère et de nombreux migrants ont dû dessiner une fois arrivés en Italie est un thème récurrent. Pourquoi cela ?
interview réalisée par Francesca Vinciguerra
Née en 1991 à Lanciano, Francesca Vinciguerra a récemment obtenu son diplôme en littératures française et européenne dans les universités de Turin et de Chambéry, avec un mémoire en littérature post-coloniale française. Depuis septembre 2016, elle vit à Toulouse, ville où elle a entrepris une collaboration avec la revue RADICI et a terminé un service civique avec l’association de musique baroque Ensemble baroque de Toulouse.