Le cliché est quelque chose de fascinant. D’abord parce que, le plus souvent, il dit une vérité – pas toujours littérale, une vérité sur les intentions du locuteur plutôt que sur l’objet du propos. Ensuite, parce qu’il a parfois été un coup de génie, la première fois qu’il a été proféré. Le poète qui, le premier, a osé comparer une femme à une rose a peut-être été écharpé ; comment pouvait-il juger flatteur d’être comparée à quelque chose qui fanait si vite et dont les tiges étaient garnies d’épines ? D’autres poètes, tels Ronsard, n’ont d’ailleurs pas hésité à tisser la métaphore et à lier l’éphémère des deux beautés, celle de la fleur et celle de la femme.
Les peuples aussi, les peuples d’abord, sont sujets aux clichés.
Professeur de littérature contemporaine à l'Université catholique de Louvain et d'Histoire des Idées et de Formes Littéraires à l'IHECS, il a écrit de nombreux essais, romans, nouvelles et pièces de théâtre. Il est aussi critique littéraire et chroniqueur ; à ce titre, il a collaboré avec Le Soir, Victoire, et Mint en radio. Depuis 2014, il collabore avec La Première, en tant que chroniqueur dans plusieurs émissions.