Portrait d’un grand maître à penser par le cinéaste Roberto Andò
« Je voudrais raconter le fait de mourir, la mort comme expérience ». Trente ans après sa disparition, l’écrivain Leonardo Sciascia continue de nous interroger. Avec ses écrits sur la politique et la justice. Et avec ses silences… sa vibration la plus authentique. Un portrait proposé par Roberto Andò, scénariste et réalisateur italien.
En décembre 1975, quelques jours après la mort de Pier Paolo Pasolini, Francesco Rosi avait demandé à son collaborateur d’accompagner Leonardo Sciascia à une projection privée du film Salo ou les 120 journées de Sodome. À son tour, le collaborateur de Francesco Rosi, Gianni Arduini, – un assistant-réalisateur auquel, au vu de son élégance innée, la tribu du cinéma avait conféré le titre de « prince » – m’avait demandé si cela m’aurait fait plaisir d’être à ses côtés pour cette mission. J’étais alors chez lui dans son appartement, via Mario Fani (dans le même immeuble où, quelques années plus tard, les Brigades rouges auraient caché leur prisonnier Aldo Moro), et j’acceptai avec enthousiasme.