Après Matera, capitale européenne de la culture (voir n°100), nous revenons sur cette région d’Italie la plus touchée par le dépeuplement rural. Ici, l’agriculture représente encore la principale forme de développement, 56 % de la population se concentre seulement dans les deux chefs-lieux de la région, Matera et Potenza. Les villages, qui comptaient 30 ans plus tôt près de 10 000 habitants, se sont vidés de moitié. En 2019, Matera est devenue la capitale européenne de la culture. Mais tout autour, c’est le désert.
«Tu la sens dans l’air cette envie de revenir. Le village qui m’attend pour revivre cette fête. Cette magie qui se répète, chaque année. Dès que je te vois, je ne peux plus te quitter, terre aigre-douce. » Milena et Maria Luigia ont grandi dans un village fantôme du sud de l’Italie, en Basilicate, à moins d’une heure en voiture de Matera. Là-bas, tout s’est arrêté dans les années 50. Mais soixante-dix ans plus tard, Matera est passée – selon Palmiro Togliatti, l’ancien secrétaire du Pci (Parti communiste italien, ndr) – de « honte nationale » à « capitale européenne de la culture pour 2019 ».