Au-delà du bâtiment, les Italiens ont marqué bien des secteurs de l’économie en France. Ce fut le cas pour l’artisanat du meuble, dont ils ont assuré le maintien, entre le XIXe siècle et les années 1960, dans le fameux quartier parisien du faubourg Saint-Antoine. Redécouvrons tout ce que « le temps
des Italiens » a apporté au faubourg.
Le génie qui s’élance place de la Bastille rappelle que le faubourg Saint-Antoine n’est pas un quartier ordinaire. Quartier ouvrier du Paris de la monarchie, il vit partir les manifestations qui, en 1789, ont changé le destin de la France. Il resta, jusqu’à la Commune, le quartier révolutionnaire par excellence. Son identité est aussi celle d’un quartier atelier, voué aux métiers du meuble. L’activité s’était développée au service de la cour et de la noblesse. Et par la volonté du prince, le peuple qui y travaillait fut très tôt cosmopolite. Pour stimuler l’innovation, Louis XI puis Colbert, y ont limité les contraintes corporatives, ouvrant la voie aux maîtres et artisans venus d’ailleurs. Flamands et Allemands ont laissé les premières grandes signatures. Les Italiens, qui arrivent en nombre à la fin du XIXe siècle, vont marquer à leur tour le destin du faubourg.