L’autre jour, je lisais dans le Corriere della Sera un édito de Gian Antonio Stella. Il y était question disait-il, en parlant de l’Italie et de ses habitants, du « risque que nous courrons ». Il revenait bien évidemment sur les récents tremblements de terre qui ont touché la péninsule.
Vivre avec la sensation de n’être pas grand chose face aux éléments naturels doit être un sentiment à la fois bizarre et terrifiant. Se dire finalement que tout peut s’arrêter du jour au lendemain, que tout peut être perdu en un instant, sa famille, ses amis, sa maison, son travail…
Voilà le pays replongé dans une certaine forme de fatalisme rappelant le siècle de migration qui traversa le Bel Paese. La misère y était telle que tout était incertain. On ne savait pas si on reverrait un jour ce proche qui partait. On ne savait pas de quoi serait fait demain.
Gian Antonio Stella a donné comme surtitre à son article : « catastrophes et visions politiques ». Parce que pour lui face au danger imminent ou tout du moins imprévisible, il faut une réponse des dirigeants. Il ne faut jamais laisser un peuple en proie à son désarroi.
Le travail sera long quand on sait que quelques secondes peuvent jeter à la rue 40 000 personnes, ou pire, en tuer plus de trois-cents. Le temps des reconstructions bidons de Berlusconi est fini, bien heureusement. Mais la terre, elle, continue de tourner et donc parfois de trembler.
Un nouveau défi s’ouvre pour les dirigeants italiens, Renzi en tête bien évidemment, mais aussi, tous ceux qui le suivront, tant l’ampleur de la tâche dépassera bien des mandats électoraux. A eux de s’engager dès maintenant parce que c’est une nation entière qui attend ce que tout pays est en droit d’avoir : l’espoir.
Patrick Noviello est journaliste à France3 Occitanie. Il enseigne à l’Ecole de Journalisme de Toulouse dont il est issu. Il collabore à Radici depuis 2012. Sa dernière conférence théâtralisée « C’est moi c’est l’Italien » aborde, à travers l’histoire de sa famille, les questions liées aux migrations.