Il existe un Trentin « vertical » qui sert de pont entre le Nord et le Sud, long axe sur lequel courent l’Histoire et les hommes depuis des milliers d’années. Et il y a aussi un Trentin « horizontal » fait d’idiomes et de traditions diverses qui se succèdent depuis des siècles. Franco de Battaglia, l’un des plus grands journalistes et écrivains de montagne originaire de la région, nous explique comment lire ce territoire, ses stratifications culturelles et ses « utilisations », que le tourisme devrait saisir et valoriser. Pour apprendre l’harmonie entre les hommes et avec la nature.
Le Trentin est une terre à l’histoire très ancienne mais dont l’identité est récente. Elle porte ce nom depuis à peine un peu plus d’un demi-siècle. Auparavant, si on remonte dans le temps, elle s’appelait Alpenvorland (de 1943 à 1945), Vénétie tridentine (de 1922 à 1943), Tyrol italien (de 1815 à 1818), Département du Haut-Adige (de 1810 à 1815) et Principauté épiscopale de Trente (de 1004 à 1796), moment où les armées napoléoniennes réduisirent à néant tout ce qui restait de l’ancien régime. Le changement fréquent de dénomination montre bien comment l’Histoire a parcouru et battu avec violence cette terre que les chasseurs du Paléolithique et du Mésolithique remontaient déjà jusqu’au plateau de Vezzena et à la chaîne montagneuse des Lagorai, alors peuplée de cerfs et de bouquetins.