Antonio Pennacchi, qui a obtenu le Prix Strega pour son livre Canal Mussolini, partage avec nous ses convinctions politiques et nous confie le rôle de son histoire familiale dans sa démarche d’écriture. Un seul objectif : raconter la vie des gens simples. Eh bien ! Mission accomplie…
Vous avez raconté le passé récent de l’Italie dans ses moments les plus difficiles et déchirants, pourquoi ? Je n’ai pas choisi de raconter le passé récent de l’Italie. Ce n’est pas un choix. J’ai raconté mon passé, les histoires qui m’ont formé, les histoires de ma famille, de mes camarades d’usine, de mon territoire, parce que c’est ma façon d’être. Montaigne disait : « Je n’enseigne pas, je raconte », et moi je raconte. Je m’en passerais volontiers, je le fais seulement parce que c’est ma mission, ma corvée. J’ai su que je devais écrire Canale Mussolini (Prix Strega 2010, le pendant italien du Prix Goncourt, ndr) à l’âge de 6 ou 7 ans, quand j’ai appris à lire et à écrire dans l’étable de mon grand-père, à la campagne. J’ai su alors que je devais raconter l’histoire de notre famille, de notre terre, de cette migration. Pendant de nombreuses années, je me suis défilé face à cette mission, j’ai fait n’importe quoi, je me suis débattu, mais à la fin, je m’y suis plié.