Photographe reconnu, enfant de l’émigration italienne, Claude Nori a grandi dans une épicerie puis un restaurant fondés au cœur de Toulouse par ses grands-parents et parents. Une enfance heureuse, baignée de senteurs, de saveurs, d’images et de musique italiennes, qui ont longtemps influencé l’artiste et continuent de le faire.
Je suis né dans la taverne d’Italie Baba, au milieu des pâtes, des olives, des barils d’anchois et des meules de parmesan. Mon père Raffaello et ma mère Fani étaient originaires de la région de Vérone et, comme de nombreux Italiens, ils firent partie de cette vague d’émigration des années quarante qui déferla vers la France et plus particulièrement vers la région toulousaine, riche en petites exploitations agricoles et avide de main-d’œuvre.
Cette vague commençait à s’intégrer et sa jeunesse, loin de former une communauté fermée sur elle-même, venait enrichir la population locale. Les macaroni, surnom dont quelques crétins avaient affublé les Italiens, tiraient bien leur épingle du jeu et commençaient à se faire remarquer par leur élégance naturelle.