Pendant longtemps, l’histoire de l’immigration a consacré une large place aux flots des migrants poussés par le surnombre, la misère, les injustices. à raison. Cependant, en s’en tenant à ces seuls critères, la recherche a tardé à s’intéresser à la « culture de la mobilité » bâtie au fil des siècles et nourrie par les savoirs professionnels et l’esprit d’entreprise, par la curiosité naturelle des hommes à vouloir explorer d’autres horizons. L’exemple très brièvement évoqué ici des bâtisseurs biellais en Savoie montre que l’image de l’homme fuyant toutes ces violences et ayant pour seul bagage son baluchon à l’épaule mérite d’être revisitée.