Pas de doute possible au regard de la page ci-contre. RADICI veut mettre sous les projecteurs sa passion pour le cinéma italien. Et nous avons décidé de le faire sans nous priver de quelques-uns des plaisirs que cet art peut procurer.Mais comment, me direz-vous ?
Eh bien, à un peu plus de dix ans de la naissance de notre magazine, notre contribution et notre hommage au cinéma italien, élément incontournable et presque indissociable de la culture de la Péninsule ne pouvait plus se faire attendre. Ainsi, deux grands événements vous attendent : la sortie d’un numéro spécial de RADICI, et une journée tout aussi spéciale au cours de laquelle se succèderont une rencontre-débat en présence de ceux qui ont fait et font encore l’histoire du cinéma transalpin, et un concert qui mettra à l’honneur les grandes bandes originales de ses films. Une déclaration d’amour sans surprise, oserais-je dire, pour nos lecteurs, qui ont lu les nombreux articles que nous avons déjà consacré au cinéma italien.
Aujourd’hui, grâce à la collaboration avec l’une des maisons d’édition italiennes les plus importantes, Rizzoli / Corriere della Sera, et grâce à l’intelligence et à la disponibilité de Daniele Protti, directeur du magazine L’EUROPEO (groupe RCS) ; grâce à la compétence, la complicité, et l’amitié que nous entretenons avec celui que tous qualifient, à juste titre, de plus grand expert du cinéma italien en France, Jean A. Gili, auquel nous avons confié la direction de ce numéro spécial, un rêve prend forme et se concrétisera en 2014. L’intégralité des textes ou presque, distribués sur plus que 400 pages, sont inédits en France. Des entretiens et des photos qui permettent de mieux comprendre la cinématographie qui nous est chère, sa genèse, et le contexte dans lequel sont nés les films qui ont fait la grandeur du cinéma italien.
Celui-ci a été, on le sait, irrémédiablement et heureusement marqué par les films du Néoréalisme. Notre hommage ne peut donc pas manquer de lui donner la place qu’il mérite. Mais il serait réducteur de penser que le coeur de ce numéro spécial de RADICI ne palpite que pour les films du Néoréalisme. Non. Il ouvre de nouvelles fenêtres aux cinéastes qui ont suivi le miracle italien. Du Néoréalisme, donc, jusqu’à nos jours, pour vous dévoiler les univers des plus grands metteurs en scène, des plus grandes actrices et des plus grands acteurs italiens. Des univers décrits dans leur contexte, replacés dans l’histoire du pays et des crises qui l’ont traversé. Pour finalement applaudir non seulement les images de Sciuscià ou Paisà, mais aussi de Bellocchio, Benigni, Moretti, Andò, jusqu’à Sorrentino et Garrone.
Nous l’avons dit, RADICI a décidé, à cette occasion, de faire les choses en grand : le 8 février 2014 sera ainsi marqué par la présence, au Théâtre National de Toulouse, d’acteurs, actrices et metteurs en scène, amis de longue date du magazine, qui viendront spécialement pour rendre hommage au cinéma et à la culture de la péninsule italienne : Claudia Cardinale, Giuliano Montaldo, Gianni Amelio, Gabriele Salvatores, Laura Morante, Roberto Andò et Valeria Bruni Tedeschi. Ils seront avec nous, animés par un désir unique : rendre hommage à cette culture qui a su si bien nous représenter dans le monde. Dès l’après-midi, nous débattrons, au cours d’une rencontre enregistrée par France 3, de l’identité d’un pays dans lequel la culture, pour le dire avec les mots de Roberto Benigni, « est née avant l’idée même de nation. »
L’Italie n’a sans doute pas brillé, au cours de sa jeune histoire républicaine, par ses administrateurs du bien commun. La politique, nous le savons, ne nous a malheureusement pas gâtés. Mais la culture, eh bien, oui, la culture, c’est notre affaire. Elle fait intrinsèquement partie de nous. Nous avons été et nous continuerons d’être un pays berceau de civilisation si nous parvenons à miser sur ce que nous savons faire le mieux et que nous savons le mieux raconter : la culture, l’art.
Enfin, grâce au talent de neuf jeunes musiciens, RADICI produira pour cette soirée – intitulée Les Inoubliables du cinéma italien – un concert composé des grandes musiques du cinéma transalpin. De Nino Rota à Ennio Morricone, en passant par Nicola Piovani et bien d’autres, nous rendrons hommage à cet acteur invisible mais bien perceptible qu’est la musique, la colonna sonora. Telle sera notre déclaration d’amour « personnelle » au cinéma italien, dans l’espoir qu’elle puisse susciter en chacun de nous un élan d’optimisme retrouvé et renouvelé, face à une actualité sociale pas toujours synonyme de satisfaction. Parce que c’est bien-là la Grande Bellezza du cinéma italien.
Rocco Femia
Rocco Femia, éditeur et journaliste, a fait des études de droit en Italie puis s’est installé en France où il vit depuis 30 ans.
En 2002 a fondé le magazine RADICI qui continue de diriger.
Il a à son actif plusieurs publications et de nombreuses collaborations avec des journaux italiens et français.
Livres écrits : A cœur ouvert (1994 Nouvelle Cité éditions) Cette Italie qui m'en chante (collectif - 2005 EDITALIE ) Au cœur des racines et des hommes (collectif - 2007 EDITALIE). ITALIENS 150 ans d'émigration en France et ailleurs - 2011 EDITALIE). ITALIENS, quand les émigrés c'était nous (collectif 2013 - Mediabook livre+CD).
Il est aussi producteur de nombreux spectacles de musiques et de théâtre.