Sans être au premier rang dans l’« archipel des Ritals », selon la formule de l’historien Pierre Milza, la région parisienne y tient pourtant une place exceptionnelle tout au long de la grande immigration italienne en France.
Paris, au centre de tous les pouvoirs, marché d’emploi unique et sans cesse renouvelé, attire les forces vives de la province au XIXe siècle. La « Ville lumière », capitale des libertés et des avant-gardes exerce alors une attraction puissante sur l’Europe, et singulièrement sur l’Italie. Un long passé de liens politiques et d’échanges culturels entre les deux « sœurs latines », depuis la Renaissance et les reines Médicis jusqu’à l’unification toute récente de la nation italienne, a nourri une relation entre Paris et les Italiens sans équivalent parmi les autres voisins. Les migrants d’outremonts qui, à partir des années 1870, vont accompagner pendant près d’un siècle les grandes mutations sociales et culturelles de la capitale et de ses banlieues, ouvrent un nouveau chapitre dans cette histoire ; celle-ci se poursuit aujourd’hui sous d’autres formes, au sein de l’Union européenne.