Antonio Menna
L’ÉTRANGE HISTOIRE DE L’OURS BRUN
ABATTU DANS LES QUARTIERS ESPAGNOLS DE NAPLES
Traduction N. Bauer
Éditions Liana Levi / 224 p. / 17 €
Trente-cinq ans, célibataire, Tony Perduto doit se contenter de piges insignifiantes dans la rubrique faits divers du journal local. Mais la chance pourrait bien tourner lorsqu’il sort de chez lui au petit matin pour tromper une insomnie. Il manque de trébucher sur un corps affalé. Un ours. Abattu comme un mafieux en plein cœur des quartiers populaires. Cette fois, Tony tient son histoire. À condition qu’il parvienne à affronter les deux visages de Naples – bruyante et lumineuse en surface, secrète et sombre sous terre. Ce roman d’ambiance, rythmé et plein d’humour, est aussi un hommage à Naples et à ses habitants.
Nicolo Bassetti, Sapo Matteucci
SACRO ROMANO GRA
ÊTRES, LIEUX, PAYSAGES DU GRANDE RACCORDO ANULARE
Traduction L. Boudonnat
Éditions La Fosse aux Ours / 288 p. / 22 €
À pied et par d’autres moyens – autobus, métro, train –, un écrivain et un paysagiste sont partis à la découverte du Grande Raccordo Anulare, le périphérique de Rome. Où il est question des grottes de tuf qui abritèrent jadis de grands carnavals, de Malagrotta, la plus grande décharge d’Europe, de la ferme modèle de Mussolini, du cimetière du Laurentino, de la guerre des anguilles sur le Tibre, de la transhumance des derniers bergers. Un long voyage dans une Rome inconnue.
Sergio Luzzatto
LE CORPS DU DUCE
ESSAI SUR LA SORTIE DU FASCISME
Traduction P.-E. Dauzat
NRF Essais, Gallimard / 368 p. / 28 €
Quand le corps de Mussolini est suspendu par les pieds à Milan, le 29 avril 1945, le régime fasciste est mort. Mais l’Italie n’est pas pour autant sortie du fascisme. Un an après, la dépouille du Duce est enlevée de la fosse anonyme du cimetière de Milan, mais la toute nouvelle République ne sait qu’en faire : l’enterrer de nouveau, au risque de voir l’anonymat de la sépulture percé par les nostalgiques du fascisme ? Ou la rendre à la famille ? Le cercueil sera caché dans un couvent, onze ans durant. Une simple question, d’ordre public – que faire de la sépulture d’un cadavre encombrant ? – en cachait une autre, bien plus délicate : comment transformer une réalité historique – celle du mouvement partisan – en un mythe fondateur et partagé ?
Amelia Rosselli
BALCONS SUR LE GRAND CANAL
Traduction C. Carraud
Éditions Conférence / 192 p. / 20 €
Dans ces souvenirs d’une enfance vénitienne à la fin du XIXe siècle, tout est incroyablement calme, comme si la trace de la guerre contre l’Autriche, puis du rattachement au Royaume d’Italie, s’était estompée. Pourtant, dans la description sereine et amusée que fait un enfant d’une grande famille juive de Venise, les Picherle-Rosselli, se devinent le souvenir troublé du Ghetto – une réalité qui a pris naissance dans la Sérénissime –, l’interrogation sur la signification d’un mot, « juif », et la tristesse admirablement discrète et maîtrisée de l’adulte Amelia Rosselli (1870-1954) qui écrit ses souvenirs en ayant vu le siècle suivant lui infliger bien des épreuves.
Francesco Fioretti
LE LIVRE SECRET DE DANTE
Traduction C. Moiroud
HC Éditions / 304 p. / 19,90 €
Dante Alighieri meurt de la malaria en 1321. Son disciple, Giovanni, jeune médecin, doute de cette version officielle. Tout le porte à croire que Dante a été empoisonné, et la disparition des treize derniers chants du Paradis ne fait que renforcer son intuition. Avec la fille du poète, sœur Béatrice, il décide de partir à la recherche des feuillets disparus et de retrouver l’assassin. Guidés par les codes cachés de La Divine Comédie, Giovanni et sœur Béatrice vont découvrir la face cachée du poète et se retrouver au cœur d’enjeux qui les dépassent. Qui pouvait vraiment vouloir la mort de Dante ? Un thriller ésotérique d’une grande érudition qui permet de redécouvrir La Divine Comédie.
Pier Paolo Pasolini
POÉSIE EN FORME DE ROSE
Traduction R. de Ceccatty
Éditions Rivages / 480 p. / 12 €
Publié alors que Pasolini est au sommet de sa gloire, en 1964, ce livre fait apparaître un Pasolini secret (plusieurs poèmes sont des journaux tenus pendant des tournages et des repérages) découvrant un autre monde (Israël, l’Afrique), alors que ses précédents recueils étaient profondément tournés vers l’Italie. On ne peut séparer le travail poétique de Pasolini de ses autres activités, car c’est dans le poème écrit qu’il concentrait sa personnalité, y laissant percevoir les blessures de sa vie intime et la puissance de sa voix révoltée. Recueil traduit intégralement en français pour la première fois. Edition bilingue français-italien.