Pietro Bartolo, Lidia Tilotta
LES LARMES DE SEL
Trad. Marc Lesage / Éditions Lattès / 240 p. / 18 €
L’histoire de Pietro Bartolo se mêle aux destins désespérés des migrants qui, fuyant la guerre ou la faim, ont survécu à un terrible voyage à travers le désert malgré les agressions et les brutalités, puis ont vu mourir leurs proches en mer, mais ne se résignent pas et aspirent avec détermination à recommencer une nouvelle vie en Europe. Il y a aussi ceux qui arrivent dans des sacs verts… Et parmi ceux-ci des enfants. La souffrance du médecin Pietro Bartolo, son sentiment d’impuissance parfois, sa rage toujours, son effarement, son désarroi deviennent les nôtres, tout comme sa joie et sa stupeur devant la force invincible de la vie.
Raffaella Romagnolo
Trad. Anaïs Bouteille-Bokobza / Éditions Les Escales / 400 p. / 21,90 €
Emma Bonelli, une masnà, une « petite », née en 1915 dans une famille paysanne du Piémont est mariée très jeune au fils d’une famille de propriétaires terriens, les Francesi. Dans leur demeure, elle se sent seule et doit résister à sa belle-mère et aux assauts de son beau-père, mais sa rage de vivre fait d’elle la véritable maîtresse de la maison. Pour Luciana, sa fille, la liberté signifie devenir couturière. Mais, en se mariant, elle laisse de côté ses aspirations au profit de celles de son mari. Peut-être que seule Anna, la petite-fille d’Emma née dans les années 1970, connaîtra vraiment l’indépendance. À travers les portraits bouleversants de ces trois héroïnes se dessine en filigrane l’histoire de l’Italie de la deuxième moitié du XXe siècle.
Marcello Fois
Trad. Jean-Paul Manganaro / Seuil / 480 p. / 23 €
Quand Cristian Chironi et Domenico Guiso, qui ont grandi comme deux frères, croisent Maddalena, toutes les certitudes s’évaporent pour donner naissance à une passion lourde de non-dits et de jalousie. Ce sont les années 80, les années de la modernisation de la Sardaigne, mais aussi du terrorisme, une période de violence politique et de spéculation immobilière. La famille Chironi est à l’apogée de son ascension sociale, mais le sort s’acharne contre elle. Si Cristian et Maddalena semblent faits l’un pour l’autre, c’est à Domenico que cette dernière, enceinte, est promise. Cristian a-t-il encore sa place à Nuoro ? Sa compromission dans une histoire de trafic d’armes semble indiquer le contraire. Est-ce un piège tendu par les Guiso ?
Pier Paolo Pasolini
Édition bilingue français-italien / Trad. José Guidi / Éditions Gallimard / 320 p. / 11,90 €
Les cendres de Gramsci, suivi de La religion de notre temps et de Poésie en forme de rose. Ces poèmes issus de trois recueils différents et dont la composition s’échelonne sur plus de dix années ont été choisis dans le souci de retracer aussi complètement que possible un itinéraire idéologique et poétique tourmenté. C’est tout le bilan d’une époque liée aux luttes et aux retombées du mouvement ouvrier qui se trouve ici consigné. Le cinéma a contribué à divulguer le message de Pasolini, mais l’écriture poétique qui le fit d’abord connaître constitue son mode d’expression privilégié.
Giorgio Biferali, Paolo Di Paolo
Trad. Karine Degliame-O’Keeffe / Éditions La Table Ronde / 176 p. / 17,50 €
Journal de voyage sur les lieux du cinéma de Nanni Moretti, de Je suis un autarcique (1976) à Mia madre (2015), les promenades de Paolo Di Paolo et Giorgio Biferali évoquent les atmosphères, les personnages, les répliques devenues proverbiales du célèbre réalisateur. De ces pages émerge un portrait en perspective de l’homme mais aussi de sa ville. Le lecteur y découvre une Rome de tous les jours, multiple, où rues, terrasses, bancs publics et pâtisseries sont autant de décors des films comme des souvenirs de Moretti. Le livre se clôt sur un dialogue inédit entre les deux auteurs et le cinéaste.
Philippe Fusaro
La Fosse aux ours / 96 p. / 15 €
L’auteur Philippe Fusaro a vécu un an à Lecce, dans les Pouilles. Durant son séjour, il va entretenir une relation privilégiée avec sa voisine Ines, nonagénaire, qui va lui enseigner les subtilités de la cuisine des Pouilles. Philippe Fusaro évoque son rapport à l’Italie, la pasta de la nonna dans la cuisine du petit appartement HLM en Lorraine, son inaptitude au football au grand dam de son père et son amour inconsidéré pour sa paire de chaussure à crampons. Il est aussi question de l’arrivée à Lecce en plein désarroi sentimental et de l’écriture d’un nouveau roman. Les recettes présentées ici – Orecchiette con le cime di rapa, Pasta coi peperoni, Carciofi e patate, Parmigiana di melanzane, etc – sont l’occasion pour Philippe Fusaro d’évoquer une Italie aimée et parfois fantasmée. Jolies illustrations d’Albertine.