Michela Murgia
La guerre des Saints
Trad. N. Bauer / Seuil / 120 p. / 15 €
Chaque année, Maurizio passe les vacances d’été chez ses grands-parents à Crabas, un village sarde. En compagnie de Giulio et de Franco Spanu, il y goûte l’amitié et la vie de la communauté qui, en ces lieux, se conjugue à la première personne du pluriel. Ensemble, ils multiplient les aventures rocambolesques dans les rues ou sur les rives de l’étang, la fronde au poing, ne se calmant qu’à la nuit tombée pour écouter les histoires de fantômes et de créatures fantastiques que distillent les vieillards, assis devant leurs portes. Mais un jour, une annonce en apparence anodine – la fondation d’une nouvelle paroisse – fait voler en éclats la sérénité des habitants, les divisant en deux factions ennemies et les plongeant dans un terrible conflit qui culminera le jour de Pâques, lors de la traditionnelle procession de la Rencontre. Enfants de chœurs, les trois amis en deviendront malgré eux les acteurs.
Dante Alighieri
La Comédie (Enfer, Purgatoire, Paradis)
Trad. J.-C. Vegliante / nrf Gallimard 1247 p. / 17 €
Version bilingue intégrale en un seul volume de l’Enfer, du Purgatoire et du Paradis, sous le seul intitulé attesté du temps de son auteur : La Comédie. Dante voulait être compris de tous et ce n’est que peu à peu, montant vers le Paradis, qu’il s’affranchira de cette option volontairement populaire, et de la discipline formelle qu’elle impliquait, pour se rapprocher du « poème sacré ». La traduction de J.-C Vegliante suit ces variations de tons et de perspectives.
Helena Janeczek
Les hirondelles de Montecassino
Trad. M. Pozzoli / Actes Sud / 384 p. / 23,50 €
La bataille de Montecassino a été l’une des plus féroces de tous les temps : de février à mai 1944, plus de 50 000 hommes moururent. Pour Helena Janeczek, écrivain d’origine polonaise, dont une partie de la famille a péri dans les camps de la mort, Montecassino n’est pas une bataille comme une autre, mais « un goulot de montagnes, de vallées et de rivières » où se sont croisés une multitude de destins, illustres ou aujourd’hui noyés dans l’oubli. La réalité autobiographique se mêle à l’invention romanesque et au travail d’archives, dans une démarche audacieuse et quasiment inédite, avec pour objectif de tenter de combler les vides, faire revivre des hommes et des femmes parfois écartelés entre leur identité et le drapeau sous lequel ils ont combattu.
Salvatore Niffoi
La Veuve aux pieds nus
Trad. D. Vittoz / Flammarion / 250 p. / 18 €
Sardaigne, entre-deux-guerres. Une île crue et violente, chargée de rancunes et d’émotions, où hommes et femmes se retrouvent au-delà du bien et du mal, et où les saints sont damnés. Mintonia et Micheddu se rencontrent et s’aiment avec l’urgence exclusive et tyrannique propre aux amours enfantines. Mais quand Micheddu est contraint de prendre le maquis, Mintonia doit alors le voir en cachette et vivre dans l’angoisse permanente de le perdre. Et un beau jour se produit l’inévitable : Micheddu est assassiné. Dévastée, la jeune femme décide alors de quitter son Italie natale. Mais elle n’oubliera pas de venger la mort de l’être aimé. Une vengeance salvatrice, nécessaire, face à une justice cruelle et corrompue.
Davide Longo
L’homme vertical
Trad. D. Vittoz / Stock / 424 p. / 22 €Après un scandale qui a détruit sa vie et sa carrière, Leonardo, écrivain et professeur à l’université, s’est retiré dans son village natal. Mais la barbarie s’est répandue dans tout le pays. L’armée est en déroute. Les gens ont peur et prennent les armes. Les lignes téléphoniques sont coupées, les banques à court d’argent et les pharmacies n’ont plus de médicaments. La vague de violence atteint les collines paisibles où Leonardo mène sa vie tranquille, l’obligeant à faire face à un nouveau monde sans lois ni repères. La fuite semble être la seule issue possible. C’est ainsi qu’un voyage périlleux commence et conduit le protagoniste au-delà des frontières de la haine, du mal et du courage.
Susanna Tamaro
Ogni angelo è tremendo
Bompiani / 270 p. / 16,50 €