Enrico Remmert

Petit art de la fuite

Trad. N. Bauer / Philippe Rey / 240 p. / 18 €

Un concours de circonstances entraîne trois trentenaires turinois dans un voyage du nord au sud de l’Italie : Vittorio, violoncelliste, a été engagé pour cinq mois par l’orchestre de Bari ; Manuela, monitrice d’auto-école et gogo danseuse, fuit son petit ami Ivan, violent ; Francesca, fiancée à Vittorio depuis l’adolescence, a décidé de l’accompagner pour lui annoncer leur rupture. Mais le voyage se transforme en une épopée déjantée et douce-amère, reflet de profonds questionnements. Les liens se nouent et se dénouent, les événements prennent une dimension initiatique, les choix s’expliquent et les masques tombent. Entre humour et nostalgie, ce troisième roman d’Enrico Remmert brosse avec justesse le tableau d’une jeunesse déboussolée mais avide de rêves.


Francesco Pacifico

Histoire de mon innocence

Trad. L. Caillat / Robert Laffont / 317 p. / 21 €

Après une jeunesse turbulente, Piero Rosini, fils de la bourgeoisie romaine, s’est assagi, marié et converti au catholicisme. En attendant de fonder une famille, Piero s’astreint à une abstinence sexuelle aussi purificatrice pour l’esprit que douloureuse pour un homme irrésistiblement attiré par les femmes. Il travaille désormais dans une maison d’édition qui défend l’orthodoxie chrétienne. L’histoire, rythmée par de multiples rebondissements, est construite autour du dilemme que vit Piero Rosini, personnage complexe, en permanence écartelé entre l’appel de la chair et celui de l’esprit. À travers lui, c’est en creux l’homme d’aujourd’hui, tiraillé entre la satisfaction immédiate de ses désirs et son aspiration à s’élever moralement, que questionne Francesco Pacifico.


 Fulvio Ervas

N’aie pas peur si je t’enlace

Trad. M. Faurobert / Liana Levi / 272 p. / 19 €

Un voyage qui commencera par la traversée des États-Unis en Harley Davidson. C’est cela que souhaite Franco Antonello pour le dix-huitième anniversaire de son fils, diagnostiqué autiste à l’âge de trois ans. Quand Andrea veut savoir qui il a en face de lui, il l’enlace afin de sentir ce que l’autre a dans le ventre et pour cette raison, ses parents ont inscrit sur ses T-shirts : N’aie pas peur si je t’enlace. Pourtant ce voyage se fera, à travers les États-Unis et jusqu’en Amérique latine, mille fois plus inattendu que prévu. Sous le regard étonné du père, Andrea communiquera avec les chamans indiens, embrassera les jeunes filles… et enseignera à son père à se laisser aller à la vie. Il fera de cette expérience réelle une aventure épique, difficile et grisante, imprévisible et captivante.

 


 Andrea Molesini

Tous les salauds ne sont pas de Vienne

Trad. D. Vittoz / Flammarion / 250 p. / 18 €

Novembre 1917. L’armée italienne recule face à l’offensive autrichienne. Les Spada habitent un domaine près du Piave, dans le nord de l’Italie, réquisitionné par des soldats ennemis. Le viol de jeunes villageoises déclenche chez eux un sentiment de révolte patriotique. Tous les membres de la maisonnée résisteront à leur manière : le narrateur, Paolo, orphelin de dix-sept ans élevé par ses grands-parents paternels ; le grand-père original et désabusé… Derrière la chronique de cette occupation, des vexations et abus de pouvoirs petits et grands, Andrea Molesini raconte aussi les intrigues amoureuses qui se nouent entre les personnages. Un récit de guerre et une quête initiatique qui concilient l’universel et le personnel dans un style d’écriture résolument littéraire.


Maurizio Serra

Italo Svevo ou L’antivie

Grasset / 360 p. / 20 €

Ettore Schmitz, en art Italo Svevo (1861-1928), demeure un inconnu. L’homme, cosmopolite, né à Trieste, sujet de l’Empire pendant les trois-quarts de son existence, pratiquait tous les paradoxes. Commerçant avisé et industriel prospère, il s’éloigna de la littérature pendant un quart de siècle. Juif converti au catholicisme lors de son mariage, il resta agnostique. Foncièrement apolitique, il accueillit sans enthousiasme l’embrasement de 1914. Italien de cœur et de conviction, il comprit très tôt que les troubles de l’après-guerre conduiraient à l’ère des fascismes. Un homme qui a fait de son œuvre le siège de sa vie, mais dont « l’anti-vie », qu’il voulait faire oublier, est encore plus révélatrice.


Andrea Camilleri

La rivoluzione della luna

Sellerio Editore Palermo / 276 p. / 11,90 €

Anche se solo per 27 giorni, a partire dal 16 aprile 1677 la Sicilia vivrà l’esperienza di essere governata da una donna, la Viceregina donna Eleonora de Moura, vedova del Viceré Aniello de Gusmán marchese di Castel Roderigo, il quale in punto di morte nomina suo successore la giovane moglie”. Il fatto storico è solo il punto di partenza per Camilleri che costruisce attorno alla Viceregina una storia piena di suspense, con intrighi di palazzo, tentativi di delegittimare la Viceregina… Sono soprattutto i potenti feudatari, il vescovo della città e il Tribunale del Santo Uffizio a tramare, trovando un appiglio giuridico che segnerà la fine di quella brevissima stagione e costringendo il re di Spagna a richiamare in patria donna Eleonora. Con il suo allontanamento da Palermo, finisce quel momento rivoluzionario durato il tempo di un ciclo lunare.