Caractère, histoire, gouvernement, cuisine, tout séparait les Lombards des Piémontais qui avaient l’habitude de diriger leurs propres terres, mais quand Turin est devenue capitale…
Turin, mélancolique et réservée ; Milan, entreprenante et hyperactive. Le Piémont, replié sur les Alpes et son dialecte qui rappelle le français ; la Lombardie, pragmatique et concrète, comme seuls les Autrichiens savent l’être. Ce sont des clichés bien sûr, mais ces différences sont tout de même le fruit d’une histoire propre aux deux régions et aux deux gouvernements qui les dirigeaient avant l’unification de l’Italie. La Maison des Savoie d’un côté et, pour ne parler que du XVIIIe siècle, les Habsbourg d’Autriche de l’autre.
« Les diverses entités étatiques présentes sur le territoire à l’époque pré-unitaire ont laissé un héritage culturel important qui a créé une extraordinaire mosaïque de différences. Des différences qui, alors qu’elles se sont efforcées après l’Unification et qu’elles s’efforcent encore de s’harmoniser entres elles, devraient être considérées comme une valeur ajoutée », explique Elena Riva, professeur d’histoire moderne et contemporaine à l’université Cattolica de Milan.