Entreprenantes, courageuses, fortes, révolutionnaires : les Napolitaines, de naissance ou d’adoption, légendaires ou littéraires, ont façonné la ville et son caractère complexe : la toute première déjà, Parthénope, était une femme.
Napoli è femmina. Elle est même « ‘a femmena », la Femme, née Parthénope, comme la sirène qui arriva sans vie sur l’îlot de Mégaride. La beauté et le chant qui n’avaient pas séduit Ulysse conquérirent la population locale, qui donna son nom à son village et en fit sa protectrice. La sirène est encore partout dans la « ville nouvelle ». Sur la fontaine de la Spina Corona, via Guiseppina Guacci Nobile, elle a les traits d’une femme-oiseau comme le veut le mythe grec, avec de grandes ailes et de robustes jambes-pattes ; de ses mamelles jaillissent des jets d’eau qui éteignent les flammes du Vésuve. Sur le rocher de la vasque du XIXe siècle de la piazza Sannazaro dans le quartier de Mergellina, c’est d’une femme-poisson qu’il s’agit, selon la déformation médiévale, avec un corps sinueux et une longue queue qui surplombe quatre animaux.