Egidio, Toni, Catia… Récit d’enfants italiens clandestins en Suisse. Cloitrés chez eux pour échapper à la police. Ils étaient plusieurs milliers, 15 000, peut-être même le double, surtout dans les années 1960 et1970.
«Les femmes et les enfants des immigrés sont des bras inutiles qui pèsent sur notre dos et menacent le bien-être des citoyens. Nous devons nous libérer de ce fardeau. »
Ces propos semblent issus des faits divers de ces derniers mois, en fait, ils ont été prononcés dans les années 1980 par James Schwarzenbach, homme politique suisse xénophobe qui se battait contre la présence des migrant dans son pays.
À l’époque, c’est-à-dire il y a trente ans, quarante ans, les migrants, c’était nous, les Italiens.
« Je ne cède pas au populisme de ces derniers temps, parce que les choses que j’entends dire aujourd’hui aux migrants sont les mêmes que l’on disait à mon père : nous étions ceux qui se baladaient avec un couteau dans la poche, ceux qui apportaient les mauvaises mœurs en Suisse. Quand je vois arriver des jeunes, des femmes et des enfants dénués de tout, de soins, d’argent, de joie, je pense que c’est un devoir pour nous de les prendre par la main. Pour qu’ils ne vivent pas la même chose que nous avons vécu »