Son nom était synonyme de vitesse et de mépris du danger. Passant de deux à quatre roues, voici comment naquit la légende.
Les Grecs anciens étaient convaincus que l’excès de superbe et la passion déraisonnable qui poussait à relever d’impossibles défis étaient fatalement punis par les dieux ; tel était l’enseignement donné par leur mythologie. Ainsi, Icare, dépassant les limites imposées à l’homme, réussit à voler jusqu’à s’approcher du soleil avant de chuter dans la mer. Plus de vingt-cinq siècles plus tard, Tazio Nuvolari, le mantovano volante, le Mantouan volant (surnom qui lui fut donné dans les années 1930 par le poète Gabriele D’Annunzio, génie publicitaire avant l’heure) démontra qu’il pouvait ne pas en être toujours ainsi. En effet, repoussant encore et encore les limites, le pilote, qui faillit mourir sept fois, mais qui remporta 141 courses, devint une légende vivante.
« L’expression “grand pilote” ne suffit pas pour le définir » affirme Gianni Cancellieri, journaliste et historien de l’automobile. « Non seulement Tazio gagnait, mais ses victoires étaient toujours exceptionnelles. Son style de course échappait à tous les schémas. C’est pour cela que les autres grands pilotes ont été oubliés, tandis que lui est toujours une référence pour les sportifs. »
Massimiliano Lorenzon