Il y a 100 ans, le 5 mars 1922, naissait Pier Paolo Pasolini, auteur, cinéaste, intellectuel, mais aussi observateur et analyste hors pair d’une société italienne alors en plein bouleversement. Nous lui consacrerons cette année une série d’articles qui inciteront, nous l’espérons, nos lecteurs à (re)découvrir son œuvre, fondamentale dans l’histoire italienne du XXe siècle. Le premier à prendre la parole est René de Ceccatty romancier, dramaturge, et surtout traducteur en français des plus grandes œuvres de Pasolini.
Il est aujourd’hui très difficile d’échapper aux clichés lorsqu’on évoque de manière générale ou de manière précise la figure et l’œuvre de Pasolini, parce qu’on est forcé d’en revenir à sa vie, qu’il a lui-même beaucoup commentée et dont il a fait un matériau de sa poésie, mais aussi de son cinéma, de ses romans et même de ses critiques. Entre sa naissance à l’aube du fascisme et sa mort au cœur des années de plomb, les cinquante-trois bien brèves années d’une existence plus que remplie auront été accompagnées, et même davantage, imprégnées par l’Histoire de l’Italie, face à laquelle, du reste, il s’est toujours défini.