La ville du chocolat est la capitale d’une région, l’Ombrie, à l’histoire riche et aux traditions à découvrir.
L’atteindre n’est pas chose facile, protégée comme elle est par les Apennins. Nous sommes au pied de Pérouse, l’antique Pérouse. Au pied de la colline à la muraille étrusque et médiévale qui la protège et annonce, en son sein, merveilles antiques et actuelles pour les visiteurs qui, comme nous, ont entendu parler de la ville, du chocolat et de l’Université pour étrangers, de ses lumières et de ses zones d’ombre. Nous rejoignons la ville et son centre historique par les immenses escalators, substitution originale aux moyens de transport public traditionnels. Plus insolite que le Minimetrò, en tout cas, qui ressemble à une télécabine : pratique, mais moins… pérugin.
Vers le haut
On y trouve, en file indienne, touristes, étudiants et Pérugins. Tous le nez en l’air, entre le soleil et le vert de la colline, pendant que l’escalator monte de piazza Partigiani vers le centre historique de la ville en passant à travers les merveilles de la Rocca Paolina, l’un des symboles de Pérouse. Une forteresse érigée par Paul III entre 1540 et 1543 sur les ruines des habitations ennemies, et demeurée, jusqu’en 1860, symbole du pouvoir papal. S’il n’y avait pas à l’intérieur magasins, librairies, et expositions en tout genre, la forteresse serait sinistre et imposante, austère et sombre. On y trouve même du chocolat, quand à Pérouse vient le temps d’Eurochocolate, la grande manifestation qui, chaque mois d’octobre, transforme la capitale de l’Ombrie en la ville la plus gourmande du monde (voir encadré). Ainsi, alors que nous montons, se mêlent l’ancien et le nouveau, et les gens qui nous entourent sont parfois des Italiens avec leur appareil photo et parfois des Japonais, avec un livre d’histoire sous le bras et leurs cahiers de cours qui les attendent. Après la Rocca, enfin, Pérouse se déploie : ruelles, montées, escaliers, recoins et pavés. Ici pas d’autobus, pas de tram, pas de métro. Le centre historique se visite à pied. Une journée suffit, peut-être deux.
Ruelles
La rue est étroite et monte, comme toutes les autres. Il y a la boutique d’un artisan, de petites céramiques colorées. L’homme lève la tête en souriant, il porte un tablier ; il comprend qu’on l’observe pendant qu’il travaille et nous invite à entrer. Son voisin fait de même, aux prises avec du cuir et des tissus. Entre eux, des pavés, un restaurant qui propose de la ciaramicola, ce dessert pascal typique de Pérouse aux couleurs de la ville, rouge et blanc, et une librairie qui promet des réductions aux étudiants. Une jeune fille indienne s’arrête devant la vitrine, demande à son ami français s’il faut véritablement acheter ce livre, et lui, résolu, lui montre deux jeunes Américains qui sont en train de le feuilleter. On parle anglais, romain, ombrien, japonais. Toutes les langues du monde marchent en direction du corso Vannucci, la rue principale, lieu de rencontre du tout Pérouse qui porte le nom du peintre Pietro devenu simplement Le Pérugin. C’est ici que tout commence et que tout se termine. Palazzo dei Priori, église de Sant’Isidoro, Galleria Nazionale dell’Umbria. Jusqu’à la piazza IV Novembre, autre étendard antique de la ville. Des montées et des descentes de tous côtés, de petits escaliers vers telle ou telle petite place. Le centre historique semble flotter sur tout le reste, même sur la ville souterraine qui conserve l’héritage étrusque, romain, et roman.
Biagio Picardi
Nato a Lagonegro, un paesino della Basilicata, e laureato in Scienze della Comunicazione, vive a Milano. Oltre che per Radici attualmente scrive per Focus Storia e per TeleSette e realizza gli speciali biografici Gli Album di Grand Hotel. In precedenza è stato, tra gli altri, caporedattore delle riviste Vero, Stop ed Eurocalcio e ha scritto anche per Playboy e Maxim. Nella sua carriera ha intervistato in esclusiva personaggi come Giulio Andreotti, Alda Merini, Marcello Lippi, Giorgio Bocca e Steve McCurry.