Interview à Valentina Supino
« Je crois que chacun vit la macro-histoire et la micro-histoire en fonction de son passé », déclare Valentina Supino, psychiatre et psychanalyste, auteure de l’ouvrage Trois générations de femmes dans la tourmente. qui recueille un ensemble de souvenirs composé des voix de plusieurs femmes de sa famille, juive et résistante, du début des persécutions raciales en 1938 jusqu’à la libération de la ville de Florence en août 1944.
Au fil des pages du livre de Valentina Supino prennent vie les portraits et les pensées de Valentina elle-même qui, à l’époque, n’était qu’une enfant, de Camilla Benaim, mère soucieuse et femme engagée dans la lutte contre le fascisme, et enfin d’Elisa Rosselli, la grand-mère de Valentina, réfugiée en Suisse, qui suit de loin les événements avec appréhension et optimisme. Valentina Supino nous offre trois précieux fragments de ces onze mois durant lesquels la ville de Florence fut le théâtre de la fin d’une féroce bataille.
Valentina Supino, comment est né ce besoin de vous pencher, par le biais de l’écriture, sur l’histoire de votre famille et de vos liens avec la grande Histoire ?
Mon enfance, tellement différente de celle des autres enfants, est restée profondément gravée en moi : en dépit de mon jeune âge, j’étais consciente de vivre un moment historique particulier. Ainsi, surtout, après la mort de mon père, j’ai senti le besoin de retourner dans ce passé lointain à travers les souvenirs.
Francesca Vinciguerra
Née en 1991 à Lanciano, Francesca Vinciguerra a récemment obtenu son diplôme en littératures française et européenne dans les universités de Turin et de Chambéry, avec un mémoire en littérature post-coloniale française. Depuis septembre 2016, elle vit à Toulouse, ville où elle a entrepris une collaboration avec la revue RADICI et a terminé un service civique avec l’association de musique baroque Ensemble baroque de Toulouse.