Notre rendez-vous désormais régulier avec Pierre Cadars et l’opéra italien est cette fois consacré au compositeur Ruggero Leoncavallo (1857-1919) et à son œuvre la plus célèbre, Pagliacci, emblématique du courant artistique vériste et de son souhait de représenter au plus près la réalité quotidienne et les questions sociales.
Longtemps – et dans les milieux musicaux français tout particulièrement – il a été de bon ton d’avoir du mépris pour Pagliacci. Que reprochait-on alors à l’opéra le plus célèbre de Ruggero Leoncavallo, créé le 21 mai 1892 au Teatro dal Verme de Milan, sous la direction d’Arturo Toscanini ? Son sujet déjà, qui, dans l’ambiance d’une fête villageoise, le jour de l’Assomption, relatait un sombre drame de la jalousie se terminant par un double meurtre. Son cadre aussi, situé dans une Calabre qui ne collait plus tout à fait aux images plaisantes et pittoresques que l’on pouvait avoir de l’Italie du Sud.