À la fin du XIXe siècle, alors que la taille moyenne des hommes en Italie était d’un mètre soixante-trois, naissaient dans un petit village des Alpes deux frères pour qui la nature en avait décidé autrement. Et de beaucoup. C’étaient les frères Ugo. Ils s’appelaient Battista et Paolo Antonio. Leur père mesurait 1,64 m, leur mère, 1,68 m. Les époux Ugo et leurs sept enfants (cinq garçons, deux filles), vivaient dans la province de Cuneo, dans l’une des nombreuses vallées qui mènent aux Alpes maritimes, à la frontière avec la France.
C’est le 21 juin 1976, à Roviera, hameau de Vinadio (Cuneo), dans la vallée Stura, que Battista vit le jour : le nouveau né, avec ses 7 kg, ne passa pas inaperçu dans le petit hameau montagnard. Il apparut tout de suite évident combien il était différent des autres enfants de son âge : en première année de cours élémentaire, il était impossible de l’installer sur un banc d’école parce que ses jambes étaient trop longues.
Onze ans plus tard, le 28 juin 1887, à Pratolungo, toujours non loin de Vinadio, vint au monde Paolo Antonio, dont le corps sembla dès lors destiné à suivre les traces de son frère : au moment de sa mort, à seulement 26 ans, il mesurait 2,25 m et pesait 150 kg.